Transport Canada peut aller plus loin pour protéger les baleines noires gravement menacées dans le détroit de Cabot

Le ralentissement des navires doit être rendu obligatoire afin de mieux protéger les baleines noires, qui sont au bord de l’extinction

Press Release Date: February 1, 2022

Contact: Lamia Charlebois, Consultante en relations publiques, rp@lamiacharlebois.com, 514-581 5831

Trousse média avec le rapport et pièces visuelles disponible ici.

 

OTTAWA — Le plus récent rapport d’Oceana Canada, Protection des baleines noires contre les collisions avec les navires, révèle que nous pouvons aller plus loin pour réduire les collisions des baleines noires de l’Atlantique Nord avec les navires, une grave menace pour cette espèce au bord de l’extinction. Le rapport indique que la plupart des navires n’ont pas respecté les mesures de ralentissement volontaire instaurées depuis deux ans, mesures mises en place en 2020 par Transport Canada dans le détroit de Cabot afin de protéger les baleines noires dans l’une de leurs principales voies migratoires.

L’analyse d’Oceana Canada, réalisée à l’aide de données satellites issues de Global Fishing Watch, a révélé que durant les deux dernières années, 68 % des navires, en moyenne, ont voyagé à des vitesses dépassant la limite volontaire de 10 nœuds ; et 43 % des navires ont dépassé 12 nœuds. Les baleines ont de meilleures chances de survie en cas de collision lorsque les navires se déplacent plus lentement.

Des études ont démontré que des restrictions de vitesse à 10 nœuds, obligatoires toute la saison, pourraient réduire de 86 % la létalité des collisions. Transport Canada doit tout faire en son pouvoir pour protéger les baleines noires, en rendant le ralentissement obligatoire et en adoptant un programme permanent de gestion. Il ne reste plus qu’environ 300 baleines noires de l’Atlantique Nord, dont environ 70 femelles reproductrices : cette espèce est littéralement au bord de l’extinction.

Il a été démontré que des mesures obligatoires sont efficaces dans d’autres secteurs du golfe du Saint-Laurent. En 2021, Transport Canada a identifié 9349 navires dans les zones de ralentissement obligatoire, et seulement 6 % d’entre eux dépassaient la limite de 10 nœuds. Aux États-Unis, Oceana a déterminé que 88 % des navires respectaient la limite de vitesse obligatoire de 10 nœuds dans un secteur au large de Block Island, au Rhode Island.

Les collisions avec les navires constituent une menace majeure pour les baleines noires. Depuis 2017, 21 baleines noires sont mortes en eaux canadiennes. Parmi les 10 baleines pour lesquelles la cause de décès a pu être déterminée, huit ont été tuées par collision avec un navire.

« Transport Canada doit faire tout ce qui est possible pour sauver de l’extinction cette population fragile, qui ne compte plus qu’environ 330 baleines ; notamment, rendre obligatoire le ralentissement des navires dans le détroit de Cabot, » affirme Kim Elmslie, Directrice de campagne pour Oceana Canada.

Des eaux plus chaudes, dues aux changements climatiques, forcent le zooplancton dont les baleines se nourrissent à se diriger vers des eaux plus froides ; les baleines ont suivi leur nourriture, les plaçant directement dans une zone de collision mortelle avec les navires dans le golfe du Saint-Laurent, où le trafic maritime est très élevé.

Oceana Canada exhorte le gouvernement canadien à utiliser de nouveaux moyens pour protéger de toute urgence cette espèce gravement menacée.

« Nous demandons au gouvernement canadien de créer un programme de gestion permanent pour les baleines gravement menacées. Nous pouvons, et nous devons, améliorer le destin des baleines noires. Cette crise ne peut plus être traitée comme une urgence annuelle, » affirme Mme Elmslie.

Ainsi, Oceana Canada demande à Transport Canada et Pêches et Océans Canada de prioriser les mesures suivantes :

  • Rendre le ralentissement dans le détroit de Cabot obligatoire et valide toute la saison ; établir des objectifs de conformité similaires à ceux d’ailleurs ; et instaurer cette mesure avant que les baleines n’arrivent en eaux canadiennes.
  • Passer à une approche de gestion de nature permanente, qui offre une certitude quant à la prise de décisions, qui tient compte de tous les intervenants, et qui est entièrement transparente et adaptable aux comportements changeants des baleines.
  • Ne pas réduire ou affaiblir les mesures de protection mises en place en 2021.

 

Pour plus d’informations à propos de notre analyse et pour en savoir plus, visitez: Oceana.ca/fr/le-detroit-de-cabot.