Oceana lance une campagne conjointe au Canada et aux États-Unis afin d’empêcher l’extinction des baleines noires de l’Atlantique Nord

Press Release Date: September 11, 2019

Sans une intervention rapide, une grande espèce de baleine pourrait disparaître de l’océan Atlantique 

TORONTO/WASHINGTON 

Oceana, le plus grand organisme international voué exclusivement à la conservation des océans, lance aujourd’hui une campagne conjointe au Canada et aux États-Unis afin de mettre un frein à l’extinction des baleines noires de l’Atlantique Nord. Dans son nouveau rapport  , Oceana décrit les conditions terribles auxquelles doivent faire face les baleines noires de l’Atlantique Nord, ainsi que les deux plus grandes menaces à leur survie : l’empêtrement dans les engins de pêche et les collisions avec les navires. Depuis 2017, 28 décès de baleines noires ont été constatés dans les eaux de l’Atlantique au Canada et aux États-Unis ; il ne reste qu’environ 400 individus de cette espèce. Selon les chercheurs, même un seul décès de baleine noire par cause humaine chaque année menace les chances de rétablissement de l’espèce.   

« Si nous n’intervenons pas rapidement, nous pourrions voir une grande espèce de baleine disparaître dans l’océan Atlantique, pour la première fois depuis plusieurs siècles », affirme Jacqueline Savitz, Chef des politiques pour l’Amérique du Nord chez Oceana. « Les gouvernements canadien et américain doivent agir immédiatement afin de remettre l’espèce sur la voie du rétablissement. Même une seule mort par empêtrement ou par collision en un an est une mort de trop. La rapidité et la commodité ne doivent pas avoir préséance sur la survie de cette espèce emblématique. »  

La baleine noire de l’Atlantique Nord était autrefois la baleine idéale à chasser (d’où son nom anglais « right whale ») parce qu’elle se trouve souvent près du rivage et nage lentement, en plus de flotter à la surface une fois tuée. Cette espèce fut l’objet d’une chasse agressive le siècle dernier ; d’une population atteignant approximativement 21 000 baleines, il ne restait peut-être moins que 100 baleines dans les années 1920. Après que la chasse aux baleines noires fut interdite en 1935, la population a augmenté pour atteindre 483 individus en 2010. Malheureusement, ce progrès a maintenant été renversé.  

« Si cette tendance se poursuit, l’extinction sera inévitable », affirme Josh Laughren, Directeur exécutif chez Oceana Canada, qui publie également aujourd’hui un rapport complémentaire  axé sur les stratégies qui devraient être adoptées pour prévenir les morts de baleines noires en eaux canadiennes. « Avec les huit morts récentes de baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent, nous devons en faire plus afin de protéger cette espèce contre l’extinction. »  

L’empêtrement dans les engins utilisés pour la pêche au homard, au crabe des neiges et au poisson de fond comme le flétan, la plie et la morue est l’une des deux plus grandes causes de mort et de blessures chez les baleines noires. Selon les estimations, 100 baleines noires seraient empêtrées dans les engins de pêche canadiens et américains chaque année ; et environ 83 pour cent des baleines se sont retrouvées empêtrées au moins une fois. Les cordes de ces engins se prennent et s’enroulent autour de la gueule, les nageoires, la queue ou le corps des baleines, ralentissant leurs déplacements ; les baleines ont alors de la difficulté à nager, s’alimenter et se reproduire, et peuvent se noyer. De plus, ces cordes s’enfoncent dans la chair des baleines, entraînant des infections graves. Ces cordes sont si solides qu’elles peuvent sectionner leurs nageoires et briser leurs os.   

« La baleine noire de l’Atlantique Nord nage au bord de l’extinction depuis près de 100 ans, mais les événements des dernières années pourraient déclencher son extinction si nous n’intervenons pas dès maintenant », affirme Whitney Webber, Directrice de campagne chez Oceana aux États-Unis. « Une véritable jungle d’environ un million de cordes s’étend le long des routes migratoires des baleines et leurs zones d’alimentation aux États-Unis et au Canada. Nous savons déjà que les baleines meurent par empêtrement dans les engins de pêche ; nous devons trouver un moyen de réduire le nombre de lignes de pêche dans ces eaux. »  

Les collisions avec les navires sont l’autre cause principale de mort des baleines noires. Celles-ci nagent lentement, soit environ 9,7 kilomètres à l’heure (ou six milles à l’heure), habituellement près de la surface. Cette espèce est difficile à détecter en raison de sa couleur foncée et l’absence de nageoire dorsale. Des études ont démontré que la vitesse des navires a un impact important sur les collisions avec les baleines noires. À leur vitesse normale, les navires ne peuvent manœuvrer pour les éviter ; et les baleines nagent trop lentement pour s’en éloigner à temps. Elles courent ainsi un risque accru d’entrer en collision, ce qui peut entraîner de graves traumatismes mortels, ou des blessures au contact avec les hélices. D’autres menaces émergentes telles que les projections d’air comprimé à des fins de prospection sismique, un procédé utilisé pour la recherche de gaz et de pétrole sous le plancher océanique qui crée l’un des bruits d’origine humaine les plus élevés dans l’océan, exposent les baleines noires à de plus grands risques.    

« Des huit carcasses de baleines noires trouvées au Canada en juin et juillet dernier, il a été déterminé que trois avaient été tuées par collision avec un navire », explique Kim Elmslie, Directrice de campagne chez Oceana Canada. « Les mesures actuelles ne protègent pas suffisamment les baleines noires. Les zones de restriction de vitesse doivent être étendues, maintenues et strictement appliquées. »  

Les gouvernements du Canada et des États-Unis doivent travailler conjointement afin d’empêcher l’extinction de ce géant des mers. Ainsi, Oceana revendique l’intervention urgente des gouvernements canadien et américain, par le biais des mesures suivantes :  

? Réduire les quantités de cordes utilisées dans les engins de pêche fixes dans les eaux canadiennes et américaines ;  

? Implanter des fermetures efficaces des zones de pêche afin de protéger les baleines contre les menaces lorsque celles-ci sont présentes ; 

? Adapter les engins et les pratiques de pêche afin de réduire l’incidence et la gravité des empêtrements ;  

? Accroître la surveillance des pêches et exiger le repérage public de tous les navires de pêche ; 

? Instituer des restrictions de vitesse saisonnières dans les secteurs fréquentés par les baleines, et implanter des restrictions à court terme lorsque les baleines sont détectées dans d’autres secteurs ;  

? Assurer le financement et le renforcement à long terme des capacités de recherche, de surveillance et d’atténuation des risques en la matière ; 

? Accroître et renforcer les réseaux d’intervention comprenant les chercheurs, les organismes environnementaux, les groupes de l’industrie, les autres intervenants et les décideurs gouvernementaux afin de faciliter la gestion de la crise et commencer à rétablir l’espèce.  

Pour consulter les rapports d’Oceana, les fiches d’informations et d’autres documents associés, veuillez visiter oceana.ca/RightWhaletoSave.

Contacts  

Kara-Ann Miel (Oceana Canada), kmiel@oceana.ca, 416.583.2360, 647.535.6326

Megan Jordan (Oceana É.-U.), mjordan@oceana.org, 202.868.4061, 703.401.3004

Établie en 2015, Oceana Canada est une organisation caritative indépendante qui fait partie de la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Les efforts de sensibilisation d’Oceana Canada ont notamment contribué à mettre fin au commerce des nageoires de requins, faire du rétablissement des populations de poissons épuisées une obligation légale, améliorer la façon dont les pêches sont gérées, et protéger les habitats marins. Nous travaillons avec la société civile, les universitaires, les pêcheurs, les populations autochtones et le gouvernement fédéral afin d’aider les océans canadiens à retrouver leur santé et leur abondance d’autrefois.En assurant la restauration des océans canadiens, nous fortifierons nos communautés, profiterons de plus grands avantages sur les plans économique et alimentaire, et protégerons notre avenir. Visitez www.oceana.ca pour en savoir plus.

Oceana est la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Oceana contribue au rétablissement de l’abondance et la biodiversité dans nos océans en remportant des décisions politiques fondées sur la science dans les pays qui contrôlent un tiers de la capture mondiale des poissons sauvages. Avec plus de 200 victoires qui visent à arrêter la surpêche, la destruction des habitats, la pollution et la mise à mort d’espèces menacées telles que les tortues et les requins, les campagnes menées par Oceana produisent de véritables résultats. La restauration de nos océans permettra d’offrir un repas sain de protéines marines à un milliard de personnes chaque jour, pour toujours. Ensemble, nous pouvons sauver les océans et nourrir le monde entier. Visitez www.oceana.org pour en savoir plus.