Oceana Canada au PO: un rétablissement en échec – garder la pêche au capelan ouverte poursuit des décennies de gestion déficiente
Press Release Date: June 4, 2024
Contacts médias: Vaishali Dassani, Oceana Canada, vdassani@oceana.ca, 647-294-3335;
Angela Pinzon, Pilot PMR, angela.pinzon@pilotpmr.com, 647-295-0517
Halifax, N-É, Mi’kma’ki, territoire ancestral non cédé du peuple Mi’kmaq – Aujourd’hui, Pêches et Océans Canada (MPO) a annoncé qu’il continuerait à autoriser la pêche commerciale du capelan, une espèce surpêchée et gravement épuisée, dans le nord-est de Terre-Neuve-et-Labrador en maintenant le quota de récolte de 2023, lequel s’élève à 14 533 tonnes. Cette décision ignore la science, les orientations politiques et, surtout, la voix des communautés qui ont attiré l’attention sur le rôle essentiel que joue le capelan dans l’alimentation de l’écosystème océanique et de l’économie. Oceana Canada explique ci-dessous comment cette décision empêche le rétablissement des populations de capelan.
Topline:
La ministre des Pêches et des Océans, Diane Lebouthillier, a annoncé un quota de 14 533 tonnes pour la saison commerciale de capelan 2024. Cette décision survient alors que la dernière évaluation a confirmé que la population continue de stagner, ce qui entrave également la reconstitution de la pêche à la morue du Nord, potentiellement lucrative. Bien que les habitants de Terre-Neuve et du Labrador se soient mobilisés cette année pour demander au gouvernement de revoir la gestion de cette pêche, le gouvernement a décidé de se ranger du côté d’une poignée de représentants de la pêche commerciale; cette décision empêchera le rétablissement de ce poisson-fourrage essentiel et de toutes les espèces qui en dépendent.
Le capelan n’a pas réussi à se rétablir adéquatement dans les 33 dernières années, partiellement en raison d’une mauvaise gestion des pêches. En tant que membre participant du comité consultatif sur le capelan 2J3KL, Oceana Canada recommandait une interruption provisoire de la pêche commerciale afin de permettre au MPO de mettre en place des mesures de gestion modernes pour ce stock, y compris des règles de contrôle de la capture et un point de référence supérieur pour le stock.
La Loi sur les pêches canadienne exige que tous les principaux stocks de poissons soient gérés à des niveaux durables. Alors que certaines espèces, comme le capelan, attendent toujours une protection conformément aux dispositions de la Loi en matière de rétablissement, d’autres, comme le maquereau de l’Atlantique, en bénéficient déjà. Cette approche incohérente de gestion des poissons-fourrage de l’Atlantique menace le rétablissement de ces pêches. Oceana Canada demande à la ministre des Pêches, Mme Lebouthillier, de prendre des décisions qui soutiennent mieux les écosystèmes océaniques, notre économie et nos communautés côtières, plutôt que de continuer à ignorer le rétablissement du capelan, qui est le un des fondements d’écosystèmes océaniques en bonne santé.
Critical Quote:
« La ministre des Pêches, Diane Lebouthillier, a ignoré le désir des habitants de Terre-Neuve et du Labrador de voir la pêche au capelan interrompue afin qu’elle puisse se rétablir dans l’intérêt de tous. Elle a également ignoré les données scientifiques, qui démontrent que la principale raison pour laquelle la morue du Nord ne s’est pas rétablie est le manque de capelan, qui fait l’objet d’une surpêche depuis des décennies », explique Jack Daly, chercheur en sciences de la mer, Oceana Canada. « Cette décision montre que le gouvernement du Canada se satisfait du statu quo dans la gestion déficiente de ses pêches, qui ne profite qu’à quelques-uns au détriment de tous. Les poissons-fourrage, comme le capelan, fournissent un lien essentiel avec l’océan pour les Terre-Neuviens et les Labradoriens, lien qui continue d’être menacé par une décision de courte vue. »
Impact on northern cod:
La viabilité économique d’une future pêche commerciale à la morue dépend du rétablissement du capelan comme source de nourriture. Dans la récente analyse scientifique du MPO sur la morue du Nord, la disponibilité du capelan a été identifiée comme le plus grand facteur entravant son rétablissement. Les populations de morue du Nord et de capelan se sont stabilisées à de faibles niveaux depuis 2017, ce qui indique qu’il faut davantage de capelan pour que la morue puisse proliférer. Les indicateurs écologiques et biologiques actuels pour la morue sont alarmants : niveaux élevés de mortalité naturelle, déclin du poids et de la longueur selon l’âge, production excédentaire stagnante ou négative, et disponibilité insuffisante de capelan. Cette décision d’autoriser la poursuite de la surpêche du capelan épuisé entrave encore davantage les efforts du gouvernement pour rétablir la population emblématique de morue du Nord.
Next steps:
Maintenant que la ministre Lebouthillier a annoncé le quota de pêche commerciale du capelan pour 2024, Oceana Canada exhorte Pêches et Océans Canada à respecter son engagement de moderniser la gestion de ce stock en :
- Ajoutant immédiatement le stock de capelan 2J3KL aux dispositions relatives aux stocks de poissons de la loi sur les pêches ;
- Créant un groupe de travail sur l’approche de précaution pour ce stock d’ici la fin de l’année ;
- En implantant des protocoles modernes de gestion des pêches pour ce stock, conformément à la politique de surveillance des pêches du ministère.
Big Numbers:
- La population de capelan ne représente que 9 % de son abondance historique.
- 84 % des résidents de Terre-Neuve-et-Labrador sont favorables à une suspension de la pêche commerciale au capelan pour laisser la population grandir (sondage d’avril 2023[1]).
- 82 % de ces résidents considèrent que le gouvernement fédéral devrait en faire davantage pour protéger et gérer les populations de poissons comme le capelan qui alimentent les grands écosystèmes océaniques.
- La pêche au capelan ne dispose pas d’un marché solide pour être économiquement viable. Seulement 78 % du quota de capelan a été pêché en 2023 et 0 % en 2022.
Établie en 2015, Oceana Canada est une organisation caritative indépendante faisant partie de la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Les campagnes d’Oceana Canada ont notamment contribué à interdire les plastiques à usage unique, mettre fin au commerce des nageoires de requins, faire du rétablissement des populations de poissons épuisées une obligation légale, améliorer la façon dont les pêches sont gérées, et protéger les habitats marins. Nous travaillons avec la société civile, les universitaires, les pêcheurs, les populations autochtones et le gouvernement fédéral afin d’aider les océans canadiens à retrouver leur santé et leur abondance d’autrefois. En rétablissant les océans canadiens, nous fortifierons nos communautés, profiterons de plus grands avantages sur les plans économique et alimentaire, et protégerons notre avenir. Apprenez-en plus au www.oceana.ca.