L’Audit des pêches 2018 révèle que le gouvernement ne répond pas à ses engagements envers le rétablissement des pêches canadiennes
Press Release Date: November 12, 2018
TORONTO – Le gouvernement fédéral ne respecte pas ses engagements relatifs à la gestion durable et au rétablissement des populations canadiennes de poissons, ce qui affecte la résilience et la solidité de l’industrie des produits de la mer. Voilà ce qu’a révélé le plus récent rapport d’Oceana Canada, un grand organisme dédié à la défense des océans.
L’Audit des pêches d’Oceana Canada consiste en une évaluation annuelle de l’état des stocks de poisson et un suivi des progrès réalisés par le gouvernement face à ses engagements politiques et de gestion. Le rapport de cette année révèle que les récents investissements du gouvernement fédéral dans les ressources scientifiques n’ont pas eu encore d’effets mesurables sur la gestion des pêches ou la santé des stocks. Oceana Canada demande ainsi au gouvernement de répondre concrètement aux engagements qu’il a pris.
« Le gouvernement prend du retard dans ses engagements, notamment dans l’élaboration de plans de rétablissement ; ce qui menace la santé de l’industrie à long terme », explique Dr Robert Rangeley, Directeur des sciences pour Oceana Canada. « Il s’agit d’un moment crucial pour les océans, comme pour nos pêches. Le rétablissement de celles-ci favorisera leur résilience face aux changements climatiques et aux autres effets cumulatifs des changements environnementaux. C’est ainsi que la pêche pourra continuer à fournir une source durable de protéines, tout comme une source de revenus dans les communautés qui en dépendent. »
Le rapport d’Oceana révèle qu’à peine 34 pour cent des stocks canadiens de poissons sont véritablement en santé. Un peu plus de 13 pour cent des stocks, incluant la célèbre morue du Nord, sont gravement épuisés et requièrent des mesures de rétablissement immédiates.
Parmi les 26 stocks gravement épuisés, seulement trois ont déjà un plan de rétablissement en place ; aucun d’entre eux ne respecte les recommandations issues des meilleures pratiques mondiales, telles que des objectifs et des échéanciers de rétablissement. Par ailleurs, plus de 37 pour cent des pêches canadiennes les plus importantes n’ont pas suffisamment de données adéquates pour établir leur état de santé.
« Le rétablissement des populations de poissons requiert un certain temps ; l’état de santé des stocks changera donc légèrement d’une année à l’autre. Cependant, avec les mesures de gestion, nous devrions voir plus de stocks en santé, moins de stocks en état critique, et moins de stocks ayant des données insuffisantes, » affirme Dr Rangeley. « Mais surtout, nous nous attendons à constater des améliorations sur les indicateurs de progrès du gouvernement quant à la réalisation de ses politiques et ses engagements, comme l’achèvement des plans de rétablissement pour les stocks en état critique. »
Dr Rangeley ajoute que si le gouvernement respecte ses engagements, plusieurs indicateurs de gestion des pêches pourraient grandement s’améliorer ; par exemple, le nombre de stocks en état critique bénéficiant d’un plan de rétablissement pourrait augmenter de 40 pour cent.
« Il a été prouvé que de mettre en place des plans de rétablissements pour les stocks épuisés par surpêche donne de bons résultats, » affirme le Dr Rangeley. « Aux États-Unis, les plans de rétablissement sont devenus obligatoires il y a 20 ans. Depuis, 43 stocks se sont rétablis et génèrent maintenant 50 pour cent plus de revenus que lorsqu’ils étaient épuisés par surpêche. »
Le nouveau projet de loi C-68, qui viendrait modifier la Loi sur les pêches, est devant le Sénat. Ce projet de loi établit les attentes quant à la gestion des stocks et leur rétablissement dans la zone saine. Si ce projet de loi est soutenu par une solide réglementation, il pourrait ramener les pêches canadiennes sur la voie de l’abondance.
L’Audit des pêches 2018 recommande au gouvernement plusieurs mesures qui favoriseraient une meilleure gestion des pêches canadiennes ; notamment, adopter et implanter la nouvelle Loi sur les pêches, terminer les plans de rétablissement, combler les lacunes de données et finaliser la Politique de surveillance des pêches.
Vous pouvez consulter le rapport entier en ligne, au fisheryaudit.ca/fr/.
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À propos d’Oceana Canada
Établie en 2015, Oceana Canada est une organisation caritative indépendante qui fait partie de la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Le Canada possède le plus long littoral au monde, avec une superficie océanique de 7,1 millions de kilomètres carrés, soit l’équivalent de 70 % de sa masse terrestre. Oceana Canada croit fermement que nous avons l’obligation envers notre pays, et le monde entier, de gérer nos ressources naturelles de façon responsable afin de fournir une source durable de protéines alimentaires pour une population mondiale en pleine croissance. Oceana Canada travaille en collaboration avec la société civile, les institutions académiques, les pêcheurs, les populations autochtones et le gouvernement fédéral afin d’aider les océans canadiens à retrouver leur santé et leur richesse d’autrefois. En assurant la restauration des océans canadiens, nous pourrons fortifier nos communautés, profiter de plus grands avantages sur les plans économique et alimentaire, et enfin, protéger notre avenir