Une victoire du plastique nous rend tous perdants : l’ONU agit pour mettre fin à la pollution plastique via un traité mondial négocié à Ottawa, malgré l’ingérence de grands producteurs de plastique
Press Release Date: April 22, 2024
Contacts médias : Vaishali Dassani, Oceana Canada, vdassani@oceana.ca, +1 647.294.3335 ;
Sarah Davies, EARTHDAY.ORG, davies@earthday.org, + 1 240. 463. 1341. Trousses médias/ Images de la projection sur le Parlement sont disponibles ici.
Ottawa, territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin Anishnaabeg — Les nations du monde entier se penchent sur le besoin urgent d’enrayer la pollution plastique. Le Canada est au premier plan des efforts mondiaux contre cette menace et se fait l’hôte de la quatrième session du Comité intergouvernemental de négociation des Nations Unies (CIN-4), qui aura lieu à Ottawa du 23 au 29 avril 2024. Ces négociations visent à élaborer un traité mondial juridiquement contraignant sur les plastiques afin de protéger les populations et la planète des effets néfastes de la pollution plastique.
Pour souligner l’urgence du problème et exhorter les décideurs canadiens et internationaux à agir, Oceana Canada, en partenariat avec EARTHDAY.ORG, mettra en évidence les dangers de la pollution plastique via une projection extérieure sur la Cour Suprême et les bâtiments du Parlement avec un message clair : PLASTIC IS TOXIC (le plastique est toxique) et LA PLANETE AVANT LES PLASTIQUES.
« Nous ne pouvons plus retarder la résolution de cette crise. La pollution plastique est partout et constitue le deuxième problème environnemental le plus pressant, après les changements climatiques. La dévastation causée par la pollution plastique dans les océans est incontestable : qu’il s’agisse des îles flottantes de déchets, des carcasses de baleines sur les plages avec l’estomac rempli de sacs en plastique, des oiseaux de mer affamés à cause des empêtrements de plastique, ou encore des produits de la mer contaminés par des microplastiques » a déclaré Anthony Merante, Spécialiste principal de la campagne sur les plastiques pour Oceana Canada. « Le Canada a besoin d’une stratégie gouvernementale exhaustive assortie d’une législation solide et de mesures corporatives pour enrayer immédiatement la pollution plastique. En tant que pays hôte du CIN-4, nous devons faire preuve d’un leadership mondial audacieux et déterminé. »
« Les plastiques tuent la faune marine à des niveaux sans précédent, et la recherche démontre que les microplastiques et leurs additifs chimiques sont associés à toutes sortes de problèmes de santé humaine, que nous soupçonnons d’une ampleur considérable. Des accidents vasculaires cérébraux aux cancers, en passant par la maladie d’Alzheimer » a déclaré Kathleen Rogers, présidente d’EARTHDAY.ORG. « Notre rapport Babies VS. Plastics a exposé les risques pour la santé auxquels les nourrissons sont particulièrement exposés, et souligne les dommages infligés à nos enfants. Nous ne pouvons plus prétendre aveuglément que les plastiques sont inertes ; ils se décomposent en microplastiques toxiques qui empoisonnent nos sols, nos océans et notre air. Nous avons le droit de savoir ce que sait l’industrie du plastique sur l’impact de ses produits pour notre santé. »
Les industries des combustibles fossiles et du plastique ont entravé la lutte contre la pollution plastique au Canada, et les efforts de lobbying des intérêts pétroliers et gaziers affectent maintenant les progrès réalisés dans le cadre de ce traité mondial essentiel. Ces mêmes industries n’ont présenté aucune solution à la crise du plastique, alors que plus de 90 % des déchets plastiques sont envoyés à l’enfouissement, à l’incinération ou rejetés dans la nature. De récents sondages ont montré qu’au niveau mondial, plus de 85 % des gens veulent enrayer la pollution plastique, une proportion encore plus élevée chez les Canadiens (90 %). La pollution plastique dévaste l’environnement et affecte la santé des générations actuelles et futures.
Le CIN-4 représente la dernière étape avant que le traité mondial sur le plastique ne soit finalisé en Corée du Sud plus tard cette année. Les groupes canadiens de défense de l’environnement se sont unis pour exhorter le gouvernement fédéral à s’engager pour des mesures efficaces, tant au niveau national qu’international, afin de mettre fin à la crise de la pollution plastique.
Karen Wirsig, Responsable du programme des plastiques chez Environmental Defence : « De l’extraction du pétrole et du gaz jusqu’à la production, l’utilisation et l’élimination, le plastique nuit à l’environnement et à notre santé. Les communautés à proximité des installations de production, en particulier les nations autochtones, sont contraintes de respirer de l’air pollué et boire de l’eau contaminée. Mais nous sommes tous exposés aux effets néfastes des quantités croissantes d’emballages et de produits en plastique, alimentés par une industrie qui ne se préoccupe que de ses profits. Assez, c’est assez. Il est temps de mettre fin à l’ère du plastique. »
La Dre Lyndia Dernis, Anesthésiste et membre de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), filiale régionale de L’Association canadienne des médecins pour l’environnement : « Le plastique est à l’origine d’une crise sanitaire. Ce que nous appelons plastique est en fait une soupe toxique composée de milliers de produits chimiques. Les additifs perturbateurs endocriniens contenus dans les plastiques ont été associés à des cancers, des problèmes de reproduction, des troubles immunologiques et des problèmes de développement neurologique. Lorsque j’administre une intraveineuse à une femme enceinte, je dois vivre en sachant que je risque d’exposer trois générations aux phtalates perturbateurs endocriniens contenus dans cette intraveineuse en plastique : la femme enceinte, sa future petite fille et les bébés de ce futur bébé. Notre gouvernement doit limiter la production de plastique, éliminer les additifs toxiques et protéger la santé des personnes les plus à risque ; et plaider en faveur de ces mesures dans le cadre d’un traité mondial rigoureux. »
Sabaa Khan, Directrice des solutions climatiques et Directrice générale du Québec et du Canada atlantique pour la Fondation David Suzuki : « Le déficit réglementaire à l’échelle mondiale, hautement problématique, a entraîné une hausse rapide des niveaux de pollution plastique. Mais le soutien populaire est grandissant pour un traité solide et ambitieux sur les plastiques. Enrayer la pollution plastique est une triple victoire : pour la santé humaine, la protection du climat et la sauvegarde de la biodiversité. Toutefois, le traité ne réussira à arrêter la pollution plastique que s’il s’attaque au problème à la source, en imposant des limites de production contraignantes. Il nous faut aussi des exigences de transparence et de traçabilité des substances chimiques utilisées pour la production et les articles en plastique, ainsi que l’élimination progressive des polymères plastiques nocifs, des substances chimiques problématiques, des additifs et des adjuvants de fabrication. »
Melissa Gorrie, Responsable de la réforme du droit pour Ecojustice : « En tant qu’hôte, le gouvernement canadien doit jouer un rôle de premier plan en défendant un traité fort, ambitieux et juridiquement contraignant afin de protéger la santé humaine et environnementale des ravages de la pollution plastique. Pour être efficace, le traité doit combattre cette crise à la source en réduisant la fabrication de plastique et en éliminant progressivement les produits chimiques et les additifs toxiques utilisés en production. Le Canada ne doit pas laisser les négociations se dérouler sous l’emprise de pays peu ambitieux et des industries des combustibles fossiles et des plastiques. La bonne approche sera ancrée sur les principes de justice environnementale et de protection des droits de la personne et des droits autochtones, et sera axée sur les besoins et les appels à l’action des pays du Sud, qui subissent de plein fouet les conséquences de la crise du plastique. Le traité doit aussi aborder le racisme environnemental à l’origine de la crise de la pollution plastique et assurer une transition juste pour ceux qui ont été touchés de façon démesurée. »
Contacts médias supplémentaires :
- Environmental Defence: Lauren Thomas, lthomas@environmentaldefence.ca ; 647-687-2687
- Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME): Reykia Fick, media@cape.ca, 647-762-9168
- Fondation David Suzuki : Melanie Karalis, mkaralis@davidsuzuki.org, 548-588-1279
- Ecojustice: Zoryana Cherwick, zcherwick@ecojustice.ca, 1-800-926-7744 poste 277
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