La plupart des navires ignorent le ralentissement volontaire visant à protéger les baleines noires de l’Atlantique Nord, une espèce gravement menacée - Oceana Canada

La plupart des navires ignorent le ralentissement volontaire visant à protéger les baleines noires de l’Atlantique Nord, une espèce gravement menacée

Press Release Date: February 21, 2021

Oceana Canada publie les résultats d’une enquête effectuée toute la saison durant, et ses recommandations pour prévenir l’extinction de cette espèce

OTTAWA, le 22 février 2021—Dans la foulée des mesures annoncées par le gouvernement canadien pour protéger les baleines noires de l’Atlantique Nord en 2021, Oceana Canada publie aujourd’hui un rapport qui révèle que le ralentissement volontaire mis en place par Transport Canada l’an dernier pour protéger les baleines noires contre les collisions mortelles – l’une des plus grandes menaces à la survie de cette espèce gravement menacée – fut ignoré par deux tiers des navires voyageant dans le détroit de Cabot. Malgré le non-respect persistant des mesures, et les données transmises à Transports Canada par Oceana Canada tout au long de 2020, ces mesures demeureront volontaires en 2021.

Au moins 33 baleines noires sont mortes depuis 2017, dont 21 en eaux canadiennes. Des dix décès avec cause connue au Canada, huit étaient associés aux collisions avec les navires.

Le nouveau rapport d’Oceana Canada, intitulé Au bord de l’extinction, fait la lumière sur la situation critique de l’un des mammifères marins les plus menacés de la planète, qui ne compte plus qu’environ 360 individus ; et souligne les mesures que le gouvernement fédéral doit prendre pour protéger le peu de baleines noires qui restent et contribuer à assurer la survie de l’espèce.

« Les baleines noires de l’Atlantique Nord sont en crise. Sans des mesures de gestion plus strictes pour atténuer les menaces auxquelles elles sont confrontées, elles ne survivront pas », a déclaré Kim Elmslie, Directrice de campagne chez Oceana Canada. « Nous savons que les ralentissements contribuent à les sauver : plus le navire est lent, plus la probabilité qu’une baleine survive à une collision est élevée. Malheureusement, nous savons aussi que les ralentissements volontaires ne fonctionnent pas. Le gouvernement doit faire tout ce qui est possible pour protéger ces baleines, y compris en instaurant un ralentissement obligatoire pendant toute la saison dans le détroit de Cabot. »

À l’aide des données provenant de Global Fishing Watch, Oceana Canada a surveillé la vitesse des navires pendant les deux périodes expérimentales de ralentissement instaurées par Transports Canada, soit du 28 avril au 15 juin et du 1er octobre au 15 novembre. Pendant cette période, les navires de plus de 13 mètres ont été invités à ralentir jusqu’à 10 nœuds. Oceana Canada a constaté que deux tiers des transits de navires (1 055 sur 1 565) ont dépassé 10 nœuds. En outre, plus de 40 % ont dépassé 12 nœuds, ce qui augmente considérablement le risque de collision fatale pour les baleines noires. De récentes études ont démontré que même les collisions avec de petits navires peuvent être mortelles.

Le détroit de Cabot, un passage très fréquenté entre la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve, est la principale porte d’entrée du golfe du Saint-Laurent, du fleuve Saint-Laurent et des grands ports comme celui de Montréal. De récentes données acoustiques ont démontré que les baleines noires entrent et sortent du golfe du Saint-Laurent à plusieurs reprises, passant par le détroit pour passer l’été à se nourrir dans le golfe. Cela inclut les mères qui se déplacent lentement avec leurs nouveau-nés ; ceux-ci sont particulièrement sensibles aux collisions avec les navires, car ils passent plus de temps près de la surface pour se reposer, se nourrir et socialiser.

« Si le gouvernement met en œuvre des mesures de protection plus strictes dès maintenant, il est encore possible de renverser la vapeur et de changer leur destin en faveur de leur rétablissement. Les mesures pour 2021 annoncées ce mois-ci doivent être plus strictes, » a déclaré Mme Elmslie.

Oceana Canada exhorte Transport Canada et Pêches et Océans Canada à prendre les mesures suivantes :

• Améliorer le ralentissement volontaire dans le détroit de Cabot en le rendant obligatoire pour toute la saison ;  

• Étendre les restrictions de vitesse dans tout le golfe du Saint-Laurent et à tous les navires, y compris ceux de moins de 13 mètres ; 

• Améliorer la transparence et des mouvements des flottes de pêche en rendant publiques toutes les données du système de surveillance des navires (VMS) et en les communiquant à Global Fishing Watch ; 

• Réduire le nombre de cordes dans l’eau en favorisant à long terme l’adoption d’engins de pêche sans cordes, et des fermetures ciblées de secteurs et de périodes ; 

• Accroître le développement et l’utilisation d’un éventail complet de technologies (acoustique, satellite, infrarouge, etc.) pour surveiller les baleines noires ; utiliser les données ainsi obtenues pour mieux comprendre leurs mouvements et déclencher des ralentissements et des fermetures de pêches au besoin ;

• Assurer le financement à long terme des analyses post-mortem afin que les équipes puissent renforcer leurs capacités, réagir rapidement et effectuer les analyses les plus approfondies possibles.

Pour consulter le rapport complet d’Oceana Canada et signant la pétition demandant au gouvernement d’agir rapidement afin de mettre fin aux morts inutiles de baleines noires, visitez oceana.ca/RightWhaletoSave.

Contacts: Tammy Thorne, Oceana Canada, tthorne@oceana.ca, 437-247-0954 et Kathleen Munro, Pilot PMR, kathleen.munro@pilotpmr.com, 902-789-3165.

Établie en 2015, Oceana Canada est une organisation caritative indépendante qui fait partie de la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Les efforts de sensibilisation d’Oceana Canada ont notamment contribué à mettre fin au commerce des nageoires de requins, faire du rétablissement des populations de poissons épuisées une obligation légale, améliorer la façon dont les pêches sont gérées, et protéger les habitats marins. Nous travaillons avec la société civile, les universitaires, les pêcheurs, les populations autochtones et le gouvernement fédéral afin d’aider les océans canadiens à retrouver leur santé et leur abondance d’autrefois. En assurant la restauration des océans canadiens, nous fortifierons nos communautés, profiterons de plus grands avantages sur les plans économique et alimentaire, et protégerons notre avenir.