À Vancouver, 22 des 84 échantillons testés (26 pour cent) étaient mal étiquetés, soit un échantillon sur quatre.
Dans la plupart des cas (82 pour cent, ou 18 échantillons sur 22), l’espèce de substitution avait une valeur moindre que l’espèce identifiée. Par exemple : un crabe commun vendu sous l’appellation de crabe dormeur; un poisson-chat de l’Asie sous le nom de morue; du saumon kéta et de la truite arc-en-ciel vendus sous le nom de saumon sockeye; et de l’aiglefin vendu sous le nom de flétan. De ces substitutions, 59 pour cent (13 sur 22) avaient des conséquences potentielles pour la santé humaine, comme le tilapia et la sériole du Japon.
L’incidence de mauvaise identification du saumon à Vancouver était relativement faible (9,5 pour cent). Cependant, le type d’analyse génétique que nous avons
utilisé pour notre enquête ne révèle pas le pays d’origine de ce saumon. Vous ne trouverez pas cette information sur les étiquettes; car contrairement à l’Union européenne et les États-Unis, le Canada n’exige pas l’indication du pays d’origine sur l’étiquette des poissons. La seule information géographique fournie est le dernier endroit où le poisson a été transformé.
Ceci signifie que les consommateurs pourraient croire qu’ils achètent un poisson local, alors qu’il provient de la Russie, où les pratiques de pêche illégale représentent une problématique étendue.19 Un reportage a révélé en 2017 que le saumon sockeye de Russie se rendait jusqu’au marché canadien, et ce depuis plusieurs années.20 Par ailleurs, une étude de 2014 a estimé que jusqu’à 70 pour cent des exportations de saumon sauvages vers les États-Unis, en passant par la Chine, était en fait du saumon russe capturé illégalement.21